NUMERO SPECIAL


- ALTO RACONTE -


LA FIN DE MA VIE SUR TERRE
(Dédié à mes dix thérapeutes)


Il fallait laisser reposer le trouble.
Après l’orage, dans le ruisseau,
il faut du temps à l’eau pour le retour de la clarté.

 
Ce panneau, c’est à cause de toute l’histoire.
Quand je vous aurai dit,
vous comprendrez.

J’ai entendu que dans les récits héroïques ou bibliques,
la grandeur de l’histoire tient de ce que l’expérience traversée va servir aux autres.

Nous savons, moi, notre mère de cette portée pour l’état de grâce,
et nos maitres, que cette histoire va servir aux autres.

Que notre épopée, tous les quatre à faire UN :
Avec nos dix thérapeutes (quelle chance j’ai eu !!…)
Solidaires à faire notre bulle,
va servir aux autres.
Puisque j’étais le cas numéro un traité de la sorte.
Pour un carcinome épidermoïde de la mâchoire.
(C’était ça, le pépin dans ma bouche où il a fallu ranger tous mes jouets durs).

Je dis : « j’étais », parce que, à la fin, ce sont mes reins qui ont lâchés.
Parce que je ne suis pas décédé de mon cancer.
Parce que je veux que cette histoire serve la recherche oncologique ;
Pour les autres animaux.

Parce que je veux remercier mes dix thérapeutes.
Qui tous ont dit qu’ils ne m’oublieraient jamais…

MOI NON PLUS.




JOURNAL DE BORD et guide pratique pour ceux qui oseront l’aventure.



21 Janvier 2022 :

Passé ouf, 2021 de pandémie ;
Nous avons fêté l’an nouveau à Paris.
Pourvu que tout aille mieux puisque c’est le moment des voeux.
Pour tout le monde, à quand ce Covid derrière nous…

J’ai mon rendez-vous de contrôle avec mon vétérinaire de médecine interne qui me suit.
(Vous n’avez pas idée ; je suis « suivi » comme les chiens en activité cynophile de la gendarmerie !)
Où on contrôle tout pour s’assurer d’avance des défaillances à risque de perturber leurs missions.
Pour cause « d’utilité » (c’est le mot pour qualifier ces chiens qui nous servent…)

Moi, je sais bien à quoi je suis « utile ».
Ma maitresse aime en riant raconter que l’on parle de son chien,
puis de son maitre en bout de laisse.

Mais que c’est tout faux.
Parce que toutes les religions s’accordent sur un point,
souvent les philosophies aussi :
sur le mot AMOUR.

Elle dit qu’elle comprend ce mot là grâce à nous :
Si vous rentrez cinquante fois dans la pièce où nous sommes,
vous serez fêté,
CHAQUE FOIS.

Ce qui qualifie un Maitre, c’est lorsque le message et le messager ne font plus qu’un,
Alors nous sommes un Maitre.
C'est son crédo.

Donc, dit elle ; notre « utilité »,
c’est que nous l’élevons, au sens de l’élévation.
Pour la rendre meilleure.
(Elle rajoute qu’on aurait bien besoin de ça en ce moment,
de devenir meilleur…)

Pour ceux suivent notre site de la Dame du Nord,
cette pensée n’est pas un scoop.
C’est toute notre histoire.






Mon veilleur est exigeant de ma bonne santé.

(Un grand salut en passant et pardon,
pour toutes les fois où avec ma belle énergie,
je me suis déployé sur le retour des analyses en tirant comme un fou sur ma laisse.
Pour retrouver mes maitres…)

Il est, je le sens, inquiet :
cette petite masse sur mon mandibule droit,
repérée tout récemment par mes maitres par hasard,
ne lui plait pas…

26 Janvier ; L’ ÉQUIPE .

J’ai toujours été au sein d’une grande compétence et exigence.
Nous sommes, notre mère et moi, la quatrième génération de boxers,
(bientôt cinquante ans de boxers !!!)
suivis dans cette grande clinique.

Je crois que nous sommes le dernier numéro des dossiers du début des dossiers.

Ce centre de soins -nec plus ultra- est depuis devenu célèbre.

Pour cause de ne pas se perdre de tout ces hyper-spécialistes pointus.
Autour desquels nous savions risquer d'ambuler, notre mère et moi,
pour tracas de santé (l’expérience…)
Notre maitresse a fait un pacte (de ceux genre à la vie…, à la mort…)
avec l’un d’eux.

Celui de nous suivre, elle, notre mère et moi, quel que soit le service de compétence.

Ils sont tous là.

Car le rendez-vous de scanner est programmé.
Tout le monde fidèle au poste.
Personne, de leur journées tellement chargées n’a eu le temps de déjeuner.

Ma maitresse leur a expliqué qu’elle ne pleurait jamais.
Sauf le seul moment où on lui fait de la peine.
On y est…

Et aussi quand il y a beaucoup de bienveillance.
Bingo ; on avait les deux en même temps.
Je ne vous dis pas : moi-même, je ne l’avais jamais vu comme ça.

Mais tous se sont appliqué avec beaucoup de soin,
de résister à cette empathie qui fait que c’est comme ça qu’ils nous comprennent…

Ne pas s’occuper d’elle.
(Tout risque de distraction bloqué par une injonction genre le rappel, ou couché, ou assis,
elle n’est pas autoritaire, mais on sait qu’il faut absolument obéir…)
Elle est de toute façon…, inconsolable ; verdict sans appel…

S’occuper :

JUSTE DE MOI.

Vous n’avez pas idée de la concentration de toute cette compétence,
tout ce temps, avec des positions qui ne sont pas les mêmes,
fonction des spécialités.
La chirurgie enlève pour faire du propre.
L’interniste évalue avec les effets secondaires de l’application des traitements.
La nouvelle génération des soignants n’ont pas la même vision que ceux qui œuvrent depuis longtemps.

JUSTE POUR MOI.

BREF :
Le scanner nécessite une anesthésie.
Il s’agit de prendre les décisions de tout ce qui doit suivre…
La pression était énorme.

J’avais bien compris qu’on était dans une sale affaire…




Oui, c’est une sale affaire.

Nouvelle rencontre avec cette fois le spécialiste oncologue.
Le scanner et le prélèvement fait pendant ont confirmé.
C’est bien un cancer.
Agressif.

Mais je n’ai pas de métastases ailleurs.
Si on opère, il faut enlever plus de ma demi mâchoire…
Suivi de radiothérapies.
Endormi à chaque fois…
Pour la chimiothérapie ; gros doutes que je puisse le supporter.

(NB ; ne pas oublier qu’ici ils savent tout de moi…)

Ce rendez-vous, c’est vraiment le saut en élastique.
Dans le vide sans harnais de sécurité…

Notre nouveau spécialiste nous a appelé à notre rendez-vous de passage.
Ouf, les règles de sécurité anti Covid étaient moins serrées :
Nous étions tous les quatre.
Et cela compte beaucoup pour moi et mon stress.

En refermant la porte, il a dit :

« -Bonjour, je suis portugais,
ALTO,
vous savez ce que cela signifie ? »

Nous savions :
La hauteur… L’élévation…

Et puis sa deuxième phrase :
« - Je ne vais pas soigner la tumeur.

Je vais soigner ALTO. »

Cela voulait dire plein de questions sur moi, sur nous.
Covid oblige, tout le monde masqué, on ne savait pas son visage.

Mais on comprenait au fur et à mesure qu’on avait peu de marges de manœuvres…
Plus on avançait, plus on comprenait plutôt qu’il n’y avait pas grand chose à faire.

Et même que l’utilisation des médications, palliative,
dans mon cas (toujours bonne connaissance de mon dossier médical),
allait être problématique.

Il nous a dit qu’il serait là pour nous accompagner,
ça ressemblait à la fin de la consultation.
On devait se quitter.
Son regard était triste à lui aussi.
C’est vraiment une spécialité dure-dure.
L’oncologie.

Ma maitresse, un peu comme pour s’excuser que je sois un cas si pas facile.
Lui a dit :
« - C’est vrai, (confirmé par mon veilleur de médecine interne, celui tracté tant de fois vers la sortie à toute blinde !)
Qu’un rien peut bouleverser son équilibre. »
Mais que, si on trouve le bon -RIEN-
Je vais m’appuyer dessus avec toute mon énergie.
(Grandiose et célèbre !!!!!)

Elle a tout de suite vu au dessus du masque :
Ce regard qu’elle sait de toutes ces années d’accompagnement thérapeutique.
Ce regard d’extrême concentration, qui cherche la solution.

Il a trouvé,
nous le savons tous.
Il n’y aura pas de discussion, pas de temps à s’accorder.
Nous serons de son bord et d’accord.

Voilà pourquoi je suis le cas numéro un.
Parce que le protocole est appliqué sur les lymphomes
(avec les statistiques qui vont avec).
Pour le carcinome épidermoïde, on sait pas.
Il faudrait traiter statistiquement tant d’animaux,
en laissant volontairement les autres en échantillon sans soins pour évaluer.
Les condamner…

Moi, je suis confiant.
Je sais depuis la première seconde que tout le monde œuvre pour moi avec son savoir faire.
Toute l’équipe brille la lumière dans les yeux :
On va tenter quelque chose !!!!




Je dois être endormi.



17 Février :

Il faut prélever un greffon dans la tumeur pour fabriquer 8 vaccins.
Un chaque semaine 4 fois.
Un chaque mois ensuite 4 fois.

Ajuster les soins :
Enlever tous les jouets durs.
Vigilance plus-plus :
Pas d’accrochage risque de bagarre avec mes congénères.
Attention au risque de fracture.

On est comme dans une église pour bien comprendre tout.
Soutenir ce qu’ils tentent de jouer :
ma survie…

Nous savons bien qu’ils suivent et parlent entre eux.
Le discours commun est bien ajusté :
pour que l’espoir ne nous déçoive pas.

LE BUT : stabiliser la tumeur.

Pas question de faire la route dans l’autre sens.
Il n’ y aura pas de rémission.
Faire comme avec une maladie chronique est la ligne d’arrivée.

Quand on me voit comme ça,
j’ai toujours la même pêche d’enfer.
Alors, pour nous, si ça peut rester comme ça :

C’EST LE TICKET GAGNANT…




J’arrive à mes dix ans.


24 Mars :

Chaque semaine, il y a eu mon injection et le contrôle.

Mince, y compris la première fois  :
Celle à apprendre à gérer l’hémorragie…
La surprise du premier saignement trouvé au petit matin tout autour de mon panier.

CONSEILS UTILES :



Il a toujours été clair pour nous qu’avec nous, boxers, il faille une bonne machine à laver.
Tous les maitres de boxers s’y reconnaitront !!!

Reste à apprivoiser la panique qui suit du sentiment d’impuissance.
N’ y cédez pas ; il faut se faire expliquer les gestes.
Les thérapeutes, eux, ils savent.
Et nous confirmons :

On peut apprendre.
Nous avons appris.



S’y mettre vite :
car ce n’était pas grand chose au regard de la suite.
Les hémorragies, c’est ce qui va avec le paquet -pas de cadeau- de ce cancer là.

Pour le reste de l’essai thérapeutique :
Optimisme, la tumeur est stable.
Comprendre sans se monter la tête :
Il y a un pourcentage qui se mesure à chaque contrôle de l’augmentation de cette pêche sur ma mandibule.

Il parait que je suis bien en deçà de la mesure de la démesure.
Des étoiles brillent dans tous les regards…

Nous, on s’applique à tout bien faire.
Tout ce qu’on nous dit de faire.
Notre vie se réorganise en fonction de cette nécessité.
Pour tous les quatre, plus rien n’est pareil.
Au dehors, la tumeur, ce cancer, se doit de rester invisible.

Puisque c’est seulement de moi qu’il doit s’agir ; Alto.
(J’en profite en passant pour remercier tous les proches et voisins.
Il a bien fallu le dire ; ça commençait à se voir vous imaginez bien…
Super ; personne n’a molli et j’ai pu rester moi, caresses -câlins-joyeux-).

Y compris trouver les adresses pour remplir ma caisse de jouets !
Pour mes dix ans ; que des jouets mous !!!!




Nous arrivons au bout des injections chaque semaine.
J’ai bien compris que l’écart d’un mois qui va s’instaurer génère un peu d’inquiétude.

Il ne faut pas que cette tumeur grossisse encore de trop.
Car elle grossit, même lentement.
Moi je m’ajuste comme je peux.
Mais, vous savez, déjà, quand on a une miette entre les dents,
dans la bouche, on a l’impression d’avoir une bûche.
Alors, pensez…

Je comprends que l’on va encore conférer.
Je sens tout de suite quand mes soignants installent leur mise à jour dans leurs têtes pour mes traitements.

Là encore, l’impensable du début est envisagé :
Nous savons tous, allez savoir comment que c’est ça qu’il faut faire.
A croire, que le flair, l’instinct, chez les vétérinaires,
peut faire notre langue partagée…

Oui, on tente :

La chimiothérapie métronomique.

Cela signifie une chimio sous forme de un comprimé par jour,
une sorte de dosage homéopathique.
Si effets secondaires négatifs, on stoppe.
Retour en ordre sous 24 heures.

Nous, la meute, à nouveau sur le banc de l’église…
Allumer les bougies…
Est-ce que je vais le supporter ?





1er Mai ; FAIS CE QU’IL TE PLAIT.



Oui je le supporte.
Oui nous avons appris à gérer les saignements.
Inclus tout ce qui concerne la protection des alentours de mes couchages pour la nuit.
Nous maitrisons les ordonnances pour gérer la stabilisation du problème.

Ce qui signifie beaucoup d’encadrement, c’est vrai.
Une grande valise de médicaments.

MAIS,

Nous devons finir par rentrer chez nous, en Suisse, dans nos montagnes.
Nous trouverons l’aide de partout et pour tout.
Y compris la solution glacière à transporter les doses d’immunothérapie restantes.

Il faut faire en une journée :
Pas question de faire en deux fois pour sécuriser la fatigue.
L’hôtel ne peut pas garantir ce niveau de pressing…

Nous allons retrouver le chalet.
Je suis si content de rentrer où je suis né…

Toute l’équipe là-bas est reconstituée.
L’organisation du suivi de mes soins, c’est beaucoup d’exigence.
Nous allons être beaucoup plus loin de tout en cas d’urgence…

L’équipe en Suisse, c’est comme en France.
Ils nous fabriquent toutes les solutions :
Pour le plus proche en cas d’urgence.
Le relai dans le suivi.



Je vais découvrir ma nouvelle oncologue.
Une heure et demi de route, tout est calé.

Oui, tellement heureux de rentrer chez moi…




À LA DAME DU NORD…



On ne le sait pas encore…
Juste deux mois et petit demi devant nous…

Pratiquement :
Encore deux injections d’immunothérapie.
La chimio tous les jours.

Le voyage s’est bien passé.
L’inquiétude était un peu en double ;
notre Boréale de mère fête dans quelques jours ses 14 ans.
C’est aussi quelques impératifs d’accompagnement…

Ce voyage vers la liberté,
c’était pas rien à traverser!

Nous retrouvons aussi notre ostéopathe :
pas du luxe, ses mains. Après tous ces chambardements !
Et de ce temps partagé,
pouvoir se dire, penser, prévoir.
Et des discussions nait la lumière à trouver les solutions à chaque tracas.
Genre vigilance dans les escaliers, choix des promenades.

L’accompagnement ; c’est la certitude de cultiver la capacité des neurones :
TOUT doit être pensé.

Le cap ; chaque jour,
DOIT RESTER ANNIVERSAIRE…

CONSEILS UTILES :



Pour réussir, il faut beaucoup s’appliquer.
Il faut aussi s’aimer beaucoup.
Il faut choisir de donner priorité au temps.
Celui du temps suspendu dans le temps.

Ma maitresse dit que c’est retrouver la randonnée de la portée.
Comme un film en arrière.
Elle répète à chaque difficulté,
qu’il vaille de faire ce trekking…

OSEZ…





JUSQU’AU MOIS DE JUILLET…

La tumeur grossit.
Elle me gêne de plus en plus.
Je ne peux plus manger tout seul.

CONSEILS UTILES :


Vous munir d’un bon mixer pour faire une pâte des croquettes.
Pouvoir aussi rajouter un peu d’eau pour garder l’hydratation.
Et aussi pouvoir rajouter des choses appétentes pour la motivation.


Mon maitre ne va pas mollir.
Jusqu’au bout.
Il fait des boulettes qu’il me met dans la bouche.
Il trouve comment et où que je puisse récupérer et avaler.

Je mangerais ma quantité.
Jusqu’au bout.
Notre mère vient me lever en m’apportant des jouets :
Je suis découragé quelquefois…

Ma maitresse sonne la cloche qui ressemble à la sonnaille du passage des moutons dans notre rue.
Pour déclencher l’alerte à stimuler de quitter le canapé !
J’ai toujours aimé qu’on me parle. Elle fait pour le repas les histoires avec sa voix où elle invente la musique.
Tout pour me faire manger.

Puisque chaque repas doit être d’anniversaire…

Injections, contrôles.
Ouf, toujours pas de métastases ailleurs.
Chaque fois fois, malgré ma gêne, le bilan finit au positif.
Malgré quelques malaises.

Il fait de plus en plus chaud.
Eté caniculaire en vue sont les mots qui circulent.
Je sens bien l’inquiétude.
D’autant plus que les saignements deviennent des hémorragies rapprochées.

J’entends bien les nouveaux codes entre mes maitres :
Plus de mots doux entre eux pour s’interpeler.
L’appel au prénom, c’est la sirène d’urgence.
Il faut rappliquer vite, vite avec le sac prévu à cet effet.

CONSEILS UTILES :



Préparer dans un sac à attraper à la volée :
Les compresses (beaucoup…)
Les hémostatiques ;
(ceux dont on se sert pour les saignements de nez ou ceux dentaires).
Et cette poudre magique des combattants en Asie.
Qu’ils versent sur leur blessure de guerre.


LA RÉALITÉ : ON EST AU COMBAT.




ICI, AU CHALET, C’EST LE MONASTÈRE…




Tous les gestes peuvent devoir intervenir de jour comme de nuit.
Toutes les deux heures parfois…
Nous entrons dans une sorte de bulle comme dans un rituel sacré.

Comme ça, je reste calme.
Comme ça, Boréale reste calme.
Je dois garder ma gueule bien ouverte
…, ne pas mordre…

J’accepte.
TOUT.
Ma confiance en eux est absolue.
Je suis bien présent et ne les quitte jamais des yeux.
Je vois bien que c’est dur pour eux…
Comme pour moi.
Chaque fois, notre mère se couche.
Résignée.

Nous sommes UN,
TOUS LES QUATRE.

Entre, nous jouons beaucoup,
toujours à fond (Boxer oblige !!)
Je vous écoute parler, beaucoup.
Pour résoudre toutes les questions qui s’aiguisent.
De la fatigue aussi…
C’est jour et nuit et pas moyen de dormir en relais :
il faut être deux pour les gestes, c’est obligatoire.

Nos thérapeutes ont peur.
Pour eux, mes maitres.
Pour cause de l’expérience des limites.
Pour leur rappeler que l’on peut abréger la traversée.

Ma maitresse me répète, beaucoup :

« - Ne les écoute pas…
Ne les croit pas…
On ne s’occupe pas d’euthanasie,
car si ça devait arriver, on le saura.
Là, tout de suite,
moi, je -sens- que tu vas y arriver… »

Je la vois bien empêcher toutes et tous dans leur tête d’y penser.
J’entend bien quand elle leur dit :
« - Il lit dans votre tête. »

CEST VRAI, QUE JE SAIS LIRE DANS VOS TÊTES…




IL VA BIEN FALLOIR Y ARRIVER…


Entre, nous continuons surtout notre vie.
Tout est changé, mais comme si rien n’était changé.

Nous rions, nous jouons, toutes nos ballades sont ajustées :
nature des sols, horaires, pouvoir rapprocher la voiture en cas d’urgence.

Cette chaleur, ici en haut, on a jamais vu ça.

Je me suis arrêté de boire.

CONSEILS UTILES :



Pour un poids de 40 kilos, il faut boire un litre et demi d’eau minimum.
Choisir une seringue grande taille (sans l’aiguille bien entendu).
Doser et répartir la prise de boisson sur la journée.


TOUTES, TOUS et moi aussi, on a pensé que c’était à cause de la tumeur.

Pourtant, étrangeté, mes maitres qui connaissent ma bouche par coeur,
(et pour cause…) trouvent étonnant que l’on recommence à voir mes molaires ;
Et ? Même une petite dent, là ??

Non, non, ils ont peur de rêver…
On leur a bien dit et répété :
Stabilisation, pas régression…
Pourtant, on dirait bien que c’est moins haut ?

Nous sommes tous, épuisés…
Toutes, tous, nous expliquons :
À CAUSE DE LA TUMEUR.

Et du traitement, même si les contrôles restent optimistes.

Vous savez la fin.

Et voilà, ce n’est pas la tumeur qui a eu raison de moi.
Je suis parti d’une insuffisance rénale aigüe.

Ma maitresse continue de pleurer,
tout de suite encore.
« - Comment je n’ai pas vu ??… »


On a tous oublié…
D’oublier la tumeur.

Souvenez vous :

« - JE SOIGNE ALTO… »

Mon oncologue de l’élévation va écrire. Après…
Oui, JE VAIS SERVIR AUX AUTRES…

J’ai bien compris d’où je suis,
que c’est cela que tout le monde a voulu dire,
Après  :

« - JE N’OUBLIERAI JAMAIS ALTO. »

Chacune, chacun à sa manière.
VOUS,
qui allez oser, j’espère.
N’oubliez pas non plus  :
D’oublier la tumeur.




J-8



On ne savait pas que ce jour, c’était le début de la fin.
On dirait pas à voir, comme ça !!!

C’est le soir que les hémorragies que l’on gérait,
top trop fort, le doigté, la compétence !
Ont recommencées, vitesse plus.

CONSEILS UTILES :



Pour rappel ; attention à l’intendance plus plus plus.
Bonne machine à laver et à sécher requises.
Il faut chaque fois avant de faire tourner le linge,
laver les taches à l’eau FROIDE et savon de Marseille.
Mettez des gants, vous allez frotter, beaucoup.


Et puis, dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi,
vendredi, samedi, dimanche…

La chaleur…
Cette fatigue, chaque jour plus.
Boire mon quota d’eau :
J’accepte la seringue sans jamais me révolter.
Je dois boire…
Je dois manger :
J’accepte les boulettes sans jamais me révolter ;
jusqu’au bout de la gamelle.
Mais je me couche en cours de route…
Je suis si fatigué…

La tumeur diminue puisque je réussis même une fois (!!!)
à manger les petits bouts de viande moulinés pour l’appétence.
Dans une grande assiette plate.

Est-ce le traitement qui m’épuise ?
Est-ce la lutte avec ce mouvement qui atteste :
Mes dents redeviennent de plus en plus visibles…
Au fur et à mesure.
Je me défends ?

Et cette chaleur…

Je marche de moins en moins loin.
Je ne suis bien qu’autour du chalet.
Chez nous.

… Jusqu’au pire, le dimanche soir.
J’ai vomi mon repas dans la nuit,
du coup mon nez s’est bouché,
je n’en pouvais plus…

…, juste poser ma tête un coup sur mon maitre…
…, un coup sur ma maitresse…

À l’aube, nous sommes perdus.
J’ai du mal à respirer.
Préparer la voiture.
Rejoindre notre vétérinaire au plus près,
qui a accepté toutes nos urgences.

Je vais y arriver…
Mais je commence à plus comprendre du tout,
ce qui est entrain de m’arriver.

On y est ; ouf ! Notre sauveuse,
injection de sérum physiologique dans le nez à la seringue.
Mon nez est débouché.
On envisage un traitement d’antibiotiques,
pour couvrir le risque d’infection des poumons.

Prévenir pour confirmer les décisions notre oncologue.
Vérification par prise de sang.

Soyons clairs :
Il n’a JAMAIS été question d’acharnement thérapeutique.
Entre nous tous.

Tout de suite :
ON Y CROIT…

…, jusqu’au résultat :
La machine a bloqué, le taux d’urée est si élevé qu’elle ne peut plus mesurer.

SILENCE…
CLAP DE FIN…

FAIRE SONNER LE TAMBOUR DE LA DÉCISION…




Ce lundi 11 Juillet 2022 au petit matin…

Nous ne nous sommes pas dit au revoir.
Là, tout les quatre devant l’évidence du pire.
Parce que la certitude :
C’était qu’on ne voulait, depuis le début ;
Surtout, surtout…

PAS SE QUITTER.







À LA FIN :

Chaque nom tient toute la première place dans mon coeur.
Pour écrire -merci- je dois choisir.
Alors l’ordre sera alphabétique :

AUDE - CAMILLE (deux fois) - DOMINIQUE - ELISABETH - GUILLAUME - JOACHIM - KEVIN - MÉLANIE - ROMAIN.

MERCI…

Aude ; pour toutes ces années de tant de soins et à aimer ma joie débordante…
Et célébrer au bout mon courage et ma force pour faire mémoire…
Et aussi de dire la chance de ceux qui ont eu la chance de croiser mon chemin…

Camille en France ; on a eu quelques moments top compliqués avec ma santé.
Mais oui ; je reste « votre Loulou. »
Pour toujours et à jamais…

Camille en Suisse ; vous avez choisi une spécialité si dure…
Et vous m’avez, vous nous avez, tellement si bien accompagné…
Dans une droiture sans faille…
Qui fait votre force quasi parfaite.

Dominique ; c’était vital de nous dire tout ça, à cru, dans ce pire.
De l’endroit de ce lien de suivi de trois générations de boxers (…)
Et il le fallait :
Que ce soit dit.
Merci, plein, de ce courage…

Elisabeth ; « - 150 pour cent avec la meute… »
De jour, de nuit et du matin de l’aube quand il a fallu décider…
Et encore là quand j’ai passé le pont, de la passerelle pour retrouver tous les autres…
De l’autre côté… Libéré….

Guillaume ; pour ce Pacte, notre pacte…
Avec nous tout au long, chaque fois…
Sans faillir une seule minute à partager les meilleurs et le pire…
Pas une fois…
Chaque fois…
Et encore…

Joachim ; Alto, le panneau, c’est pour vous.
Attaché à votre soutenance de thèse (encore une…)
Quand notre histoire commençait.
La « - Hauteur »
Moi, ALTO,
Nous n’avons pas failli…
Tenez bon !

Kevin ; toutes ces années…,
toutes nos discussions engagées…, à fond !
Nous, près ou loin…, toujours là…
Entrelacé dans notre meute à quatre.
Et vos mots, au bout, encore, essayer, tenace :
« - Je l’aurai séquestré… »
Moi aussi, je vous aime…

Mélanie ; Je ne peux pas l’expliquer,
mais je savais que ce serait vous…
Au bout du bout…
Vous avez été si juste ;
Tout au long.
Et surtout quand c’était le plus difficile…
Vous êtes, tellement, si… Juste.
Surtout quand c’est le plus difficile.

Romain ; non seulement compétent,
non seulement bienveillant,
connecté tout le temps à votre téléphone (Alléluia !)
(Grâce à vous ; ma maitresse adore désormais toux ceux connectés,
surtout ceux en permanence à leur téléphone portable !!!)
Comment vous avez été là, même loin et à la seconde !
Chapeau bas, vous nous avez sauvé chaque fois…
De toutes ces urgences….

À tous, qui avez écrit, dit que vous ne m’oublierez jamais,
je vous regarde et je vous vois d’où je suis.
Sachez que moi non plus :

Je ne vous oublierai jamais.

ET SVP, en cas de doute, de fatigue, de c’est trop dur :

Vous aussi, appelez moi, je serais toujours présent.

Parce que la vie sur terre se termine,
mais que la vie de l’esprit n’a pas de fin.


La NASA photographie à treize milliards d’années.
J’ai traversé le temps.
Et me voilà dans l’univers infini.
Il vous suffit d’ajuster votre télescope personnel.
Pas besoin de la NASA.
Votre coeur est si parfait et ajusté.
Vous saurez m’y retrouver.
Toujours.




CONSEILS UTILES :



En cas de défaillance de votre télescope personnel ;

Les coordonnes pour me joindre :

@Pour joindre LA DAME DU NORD par eMail

24 Heures sur 24.







ALTO est rentré dans l’histoire médicale, section recherche.

Je n’ai jamais pris la parole, mais Alto me demande de raconter.
C’est logique : je suis dans ma quinzième année et la question de la fin de ma vie sur terre est d’actualité.

La fin de vie dans l’âge est aussi un sujet d’accompagnement tout comme la maladie.

C’est une première raison.

Il y a une deuxième raison : j’ai des choses à vous dire, là, tout de suite, maintenant, qui concerne la suite de notre histoire, moi et ma portée.

J’aurai dû m’en aller de l’autre côté du voile avant elles, mes filles, Altesse… Altaïre… Allegra et puis mon fils, Alto.
Reste Aria, jetez un coup d’œil, elle me ressemble comme deux gouttes d’eau (pourvu que, la longévité, aussi…)



Je suis là, sans elles, ni lui et nous sommes rentrés ce lundi 11 juillet au chalet.
Je ne voulais ni boire, ni manger. Le silence était trop terrible : celui de notre hurlement à la mort, sans le son.
Il ne fallait pas risquer de déclencher le pire chez l’une ou chez l’autre…

Annoncer la nouvelle, aller chercher la boite blanche attachée du fil turquoise :
Ses cendres.

Et, …

L’ATTENDRE.

Voilà, j’ai commencé par vous dire le plus difficile et je vais pouvoir vous raconter ce qui concerne notre traversée.
Pour continuer de servir aux autres. Parce qu’il devrait encore être là.




CES DERNIERS MOIS : pour vous, maitres de Boxers, (mais aussi d’une autre race.)

Depuis l’été dernier, j’ai accumulé pas mal de tracas. Tout a commencé à devenir plus difficile parce que j’ai attrapé des épillets entre les doigts de mes pattes.
Je venais de fêter mes treize ans, j’avais pas mal d’arthrose par ci et beaucoup par là.
Avec cette histoire d’épillets qui ont fait des abcès, le par là d’arthrose de mes pattes s’est enflammé plus, plus, plus.
J’ai eu beaucoup de mal à marcher, ma posture toute de travers pour avancer avec le bandage des pansements n’a rien aidé à l’affaire.

Pour arranger (si l’on peut dire…) le tout ; j’ai depuis quelques années des problèmes digestifs.

CONSEILS UTILES :



Le Boxer est un brachycéphale.
Ce nez écrasé n'est pas sans effet sur sa respiration.

Qui dit respiration, c’est comme pour nous, dit diaphragme, qui d’origine ne peut pas être parfaitement opérationnel à faire pompe sur la fonction de l’estomac.

Le boxer souffre donc fréquemment de reflux gastrique = un tube digestif souvent enflammé, peut provoquer des symptômes ressemblant aux apnées du sommeil.

En cas de reflux, il peut même y avoir des syncopes faisant penser en première intention à des problèmes cardiaques.

Mais non : il faut mettre en place un régime alimentaire adapté .

1- Ce régime rejoint celui des problèmes d’allergies alimentaire.

2-Donner la gamelle posée à hauteur du garrot.

3-Masser en douceur l’estomac à la fin du repas (ce peut être bien de placer les pattes avant un peu en hauteur : comme pour faire faire les rots aux bébés !)

4-Ce massage peut s’avérer salvateur après les prises de boisson.


Maintenant, à mon âge où tout s’accentue, la prise d’antibiotiques tourne vite à la catastrophe lorsqu’on ne peut pas les faire en injections.
Et il y a toute une liste de médicaments à éviter qui me déclenchent des problèmes gastriques.

Bref, je ne suis pas un cadeau pour mes thérapeutes lorsque j’ai un tracas, quoique, vu mon âge, au final, on y arrive quand même  !
Je suis sortie de cette longue période fatiguée, beaucoup ; quelquefois, mes maitres ont bien cru que j’allais passer la ligne finale…

Lorsque 2022 est arrivé avec ce mois de janvier où le ciel nous est tombé sur la tête avec ce diagnostic du cancer d’Alto, je n’étais toujours pas remise.
J’ai bien entendu ma maitresse penser que l’on avait décidé de partir ensemble, lui et moi…

Pour ce qui le concerne, vous savez déjà tout.
Pour ce qui me concerne, vous avez bien compris notre encadrement thérapeutique.
Je bénéficie du même suivi, même soin, même concentration.
(Rajoutez sur les mauvaises journées de nos thérapeutes, qu’étant donné mon quasi record de longévité vu ma lignée hyper sélectionnée,
tout le monde s’applique à défier l’adversité.)

Ils ont trouvé l’injection magique à faire scrupuleusement tous les mois pour mon arthrose.
(Demandez à votre vétérinaire, je ne pense pas être autorisée à faire de la publicité de médicaments en ligne).
C’est nouveau, cet anticorps monoclonal, en loi du tout ou rien et si ça marche, c’est un miracle.

J’avais auparavant pratiqué les rayons laser qui m’avaient bien réussi mais qui ne marchaient plus : que deux jours, c’est court quand on a mal.

Et cela a été le miracle ; on en avait bien besoin dans la circonstance ; je suis revenue en ordre et les pansements gastriques ont fait le reste.

Sans doute, une force m’a porté tous ces mois en suivant : pour l’accompagner, Alto.

Nous sommes tous les quatre avec nos maitres revenus au début :
J’avais confiance dans leur relais autour de ma portée et je savais qu’ils allaient faire pareil pour cette galère.

J’ai été là, toujours, autour, toutes les consultations, tous les coups durs, toutes les nuits blanches et les jeux aussi pour le stimuler.
Comme le laisser redevenir chiot.
Je m’explique : lorsque les filles ont quitté la meute, Alto a dû apprendre que c’en était fini de faire le chiot, se coller contre moi en veux-tu, en voilà.
Non - j’ai continué de l’éduquer pour devenir grand : je lui ai appris tout ce que je sais.
Des dangers de pierres bancales dans les torrents, des troncs d’arbre à faire obstacle et à sauter, de la vigilance aux défauts des terrains.
C’était devenu un sacré athlète ! Nous disions Mustang !
(Pour vous faire une idée de la beauté…)

Là, j’ai bien compris dans les moments difficiles que je devrais revoir mes principes.



Plus d’une fois je l’ai laissé suspendre le temps des difficultés sur mon dos.
Et je ne le regrette pas. Personne ne peut regretter toute cette énergie à traquer les solutions à faire du bien.

CONSEILS UTILES :



MAITRES DE BOXERS ou de toute autre race :
En cas de ce gros pépin là.
En cas de grande longévité (tellement espérée…)

FAITES VOUS CONFIANCE.
Vous pouvez le faire.


Ici, à la Dame du Nord, c’était comme se lancer dans la portée pour l’état de grâce,
avec les doutes du manque de savoir faire et la peur de ne pas y arriver.

Nous avons pu, VOUS POUVEZ.
OSEZ.


Si tout cela n'avait pas été, maintenant, aujourd'hui, nous semblerait intraversable…

Je suis toujours là, je n’entends plus et maintenant Alto ne peut plus me dire dans sa tête les ordres sécuritaires pour notre liberté (plus de rappel).

Si tout cela n’avait pas été, si tout ce qui a été n’avait pas été pensé et encore repensé.
A part mon carrosse magnifique, garant pour des promenades plus longues,
(à ne pas confondre SVP avec une chaise roulante : je montre encore que je peux en avoir sous le capot, je vous assure !)




Si il n’y avait pas eu tout cela exactement : vous, nous, notre équipe de choc.
Notre maitresse n’aurait même pas imaginé pouvoir tenter de faire comme Alto :
Me parler en faisant les images des ordres dans sa tête pour me protéger des dangers.

Parce qu’elle a compris de tout ce temps à nous avoir tant et tant regardé (cinquante ans…),
nous et vous, ce n’est pas une métaphore, c’est absolument pour de vrai :

NOUS LISONS DANS VOS TÊTES.

Je m’applique à lui donner confiance.
Car je voudrais bien puisqu’elle écrit pour nous, qu’elle vous donne aussi,

CONFIANCE.


CONSEILS UTILES :



Pour toute question particulière ou subsidiaire, vous savez l’adresse pour nous contacter.
Nous sommes, comme pour les conseils d’Élevage, présents à vous répondre.
Boxèrement vôtre…




Nous voilà ce jour : 18 Septembre 2022.



Ce qui tourne en boucle, c’est que si il était toujours là, ici, nous aurions fait pareil.
Nous aurions absolument dit notre reconnaissance infinie…
En passant, j’en profite pour étendre la liste à toutes celles et ceux qui font aussi équipe autour de vous, nos thérapeutes.
De celle ou celui qui récolte les appels à l’aide aux standards comme celles et ceux qui soignent en vous secondant comme si cela n’avait l’air de rien.

J’ai tout vu, tout écouté, enregistré et je vous remercie pour ici, la meute.
Et aussi pour tous ces messages magnifiques pour se soucier de moi.
Après…

Des chocs à nous croiser plus qu’à trois aux tonnes de câlins que j’ai reçu façon campagne électorale.

TOUT a tellement compté pour nous aider.

C’est aussi pourquoi c’est à notre tour :
Pas de consolation à devoir retrouver les mémoires dans l’écriture, ne vous y trompez encore pas.
Pas de soulagement.
Mais une force.
Celle d’essayer l’impensable du tout au long : vous raconter l’indicible…

Alto me demande de prendre la parole parce que c’est vrai :
Lui, n’a pas été sauvé.

Mais il me demande de vous dire (nous n’avons pas comme vous l’obstacle de la langue étrangère pour parler ensemble…)
Que vous allez en sauver beaucoup d’autres.
Pour cause de lui. Que vous n’oublierez pas.
Soit dit en passant, maintenant, il se moque des distances, des murs comme des portes ou fenêtres fermées.
Il semble qu’il vous rende régulièrement quelques visites.
Si vous sentez un grand souffle de bienveillance joyeuse en plein milieu de vos coups de mou : c’est lui.

Il me confirme.

Voilà pourquoi je raconte :

POUR QUE VOUS NE CHANGIEZ RIEN de ce que vous êtes, mais plutôt renforcer encore une confiance plus grande encore et encore dans votre capacité.

CELLE DE VOTRE SAVOIR ; cet appétit de cultiver toujours plus vos connaissances.
Et ceci malgré la fatigue de vos horaires de folie avec si peu de marge de disponibilité à pouvoir prendre le temps de partager la dureté de votre tâche.

CELLE DE VOTRE MAGNIFIQUE EMPATHIE, même si elle vous joue des tours.
Surtout face aux désespoirs et angoisses des « propriétaires ».
(J’ai horreur de ce mot, même si nous avons été, il est vrai, achetés).
Je me demande si on ne pourrait pas changer cette identification dans nos dossiers ?
J’en profite pour lancer un appel quant aux suggestions sur cette idée :
Trouver le bon mot, le mot -juste-.

Oui, les mots -justes- ceux de toute notre question après tout cela.
Ceux dont chaque maitre devrait réussir et s’appliquer à vous les renvoyer même acculés dans leur chagrin plutôt que de vous agresser.
Quelquefois durement puisqu’il parait que certains d’entre vous renoncent pour cause de cela à leur pratique.

Parce que vous rendre responsable de tous ces pires qui le sont aussi pour vous.
Pile dans les moments où vous devez vous servir de cet autre outil si précieux et le plus utile pour NOUS comprendre.
(À ne pas confondre avec la contagion émotionnelle mais ce corps à corps des cœurs pour se mettre à notre place.)

Lorsque vous cherchez à nous COMPRENDRE.
Lorsque vous vous mettez dans notre peau, à notre place, pour trouver et partager au travers de notre ressenti.
Je vous ai tant et tant vu chercher à percevoir ce que ressentait Alto…

Personne ne doit vous décourager de ce mode de CONNAISSANCE.

Vous aussi, vous essayez de lire : pour que l’image de la solution se propose.

Nous avons appris, dans ce lien si fort tissé avec vous à la vie à la mort et de la profondeur des échanges (et pour cause…) avec vous,
l’augmentation de la courbe des suicides de votre profession depuis le Covid.

Ici, à la Dame du Nord, la vocation a été depuis le début de faire guide du routard pour donner envie de faire une portée.
En balisant le chemin vers la connaissance : conseils, mode d’emploi son et lumière.
Pour tenter de rendre compte au plus près du précieux de cette expérience.
Pour moins de portées dans les élevages (et soulager toutes ces mères gestantes là…)

Mais aussi pour prendre la mesure « sur le tatami » du faire.
En pratiquant les gestes, de la rencontre du sacré de cette communication.
Dans l’acte de soin.

ÉLEVER.

Parce que chercher cette communication avec nous pour se comprendre :
C'EST la hauteur, l'élévation.
La grâce, c’est cette RÉVÉLATION :

Vous n’avez pas sauvé Alto, c’est vrai.
Mais vous avez ouvert encore davantage ici notre lien sacré à cette recherche là.
Nous cherchons des solutions.
Plus cette fois pour mieux s’occuper de nos chiots.
Plus cette fois pour accompagner la maladie.
Plus cette fois pour accompagner la longévité.

Mais comment faire pour :

PRENDRE MIEUX SOIN DE VOUS.

AVEC -CE- PACTE : TROUVER.




Pour rappel encore si besoin :

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